23 - 24 août 2019 - à bord du Transsibérien de Khabarovsk à Tchita
Gare de Khabarovsk, avec la statue de Khabarov, le fondateur de la ville, qui attend les voyageurs
Le Transsibérien est le nom de la voie ferrée qui relie Moscou à Vladivostok. Plusieurs trains y circulent, le train de luxe, peut-être pour les trajets sans escale, et les "firmennye poezda" qui suffisent pour les trajets avec escale. Les prix varient du simple au double.
Nous avions passé notre première nuit dans un "koupé" (équivalent à la seconde classe) 4 couchettes par compartiment. Nous passerons les 2jours et 2 nuits à venir dans un "platskart"(3ème classe ). On aime ou on déteste, mais il faut y voyager pour se faire son avis. Les "platskart" sont des voitures-dortoirs, non compartimentées ; les couchettes sont regroupées par 4 d'un côté du couloir et par deux de l'autre.
A droite, les sacs de linge à distribuer.
Il faut d'abord se hisser à bord du train : 4 à 5 marches et avec un sac à dos de près de 10 kms, difficile de le faire élégamment !
Pour faire notre trajet, nous partageons notre coin avec deux bouriates, Alexandre et Youra. Ils sont allés se changer, autre rituel du voyage, on monte, on trouve sa place, et après la distribution du linge, on s'installe et on se met à l'aise, avant de sortir le casse-croûte et la boisson ! Nos compagnons de voyage nous promettent de la vodka pour le soir. Cela fait dormir paraît-il. Prudente, je leur explique que je dors très bien.
L'après-midi se passe à admirer le paysage. Après 400 kms environ, nous entrons dans le fuseau horaire Moscou +7 ; il nous faut reculer nos montres d'une heure. Les trains sont toujours à l'heure de Moscou
A présent, les billets comportent aussi l'heure locale, heureusement car nous allons traverser huit des fuseaux horaires de la Russie qui en comporte onze.
Nous allons faire environ 2400 kms au cours de ce voyage, contournant la Chine dont la frontière n'est jamais bien loin, suivant des rivières ou fleuves aux dimensions immenses,
Traversant des forêts où les troncs blancs des bouleaux rivalisent avec les troncs noirs des hauts pins
Le voyage est rythmé par les repas, les siestes, les discussions, les arrêts pendant lesquels presque tout le monde descend.
Certains pour fumer, d'autres pour faire des achats de nourritures, boissons, glaces, soit auprès de dames du pays ayant confectionné des plats à la maison,
soit dans de petites boutiques installées sur les quais.
Et on remonte dans le train avec nos achats
Les "provodnitsas" ou "provodniks" veillent au retour des voyageurs dans leurs wagons respectifs
Nous pourrons, admirer un beau coucher de soleil ou un arc en ciel, suivre une rivière, voir des villages aux maisons de bois d'où surgissent quelque fois de belles églises, nous noyer dans l immensité de la taîga ou de la forêt. ...
A 23h, extinction des lumières et la nuit est impressionnante de calme.
Dans la matinée du 25 août nous quittons nos compagnons de voyage pour descendre à Tchita. Ils nous accompagnent sur le quai, Alexandre, Youra, la famille ouzbèque, Czamdar, le poète d'Azerbaïdjan, qui connaissait nos écrivains et dont les préférés étaient Rousseau, V. Hugo et Balzac.
Les adieux n'en finissent pas. Nous sommes un peu tristes de les laisser, mais Tchita nous attend !
Une rencontre n'est que le commencement d'une séparation